Difficile de rester neutre lorsque l’on découvre pour la première fois qu’il existe des hommes et des femmes qui aiment porter des couches. La réaction la plus fréquente est une grande incompréhension suivie d’un rejet, parfois violent. Si l’on regarde d’un peu plus près les raisons de ce rejet, on constate très vite qu’il est lié avant tout à une ignorance totale du phénomène (beaucoup de gens n’en ont jamais entendu parler), d’un amalgame malheureux avec la pédophilie (« les couches sont destinées aux enfants, donc ces gens-là sont attirés par les enfants »), ou d’un dégoût naturel pour les couches (« c’est sale », « les couches pour adultes sont destinées aux personnes âgées »).

On pourrait donc se dire que les personnes qui rejettent cette attirance manque globalement d’ouverture d’esprit. On remarque toutefois qu’elles sont bien plus tolérantes avec d’autres fétichismes tels que celui du latex par exemple, ou bien des pratiques telles que le BDSM, qui ont tout simplement été davantage médiatisés à travers des films, clips vidéos ou des émissions télé. Alors pourquoi cette différence d’appréciation ? Les adeptes des couches manquent tout simplement de visibilité, ou bien les médias qui s’y sont intéressés l’ont fait dans des circonstances critiquables (mise en scène exagérée et débats orientés dans le simple but de faire grimper l’audimat). Il suffit généralement d’expliquer ce qu’est vraiment un adepte des couches, c’est à dire avant tout une personne qui aime porter une couche, rien de plus, pour clarifier les choses et les rendre tout de suite plus acceptables aux yeux du grand public.

En prenant un peu de recul et même si ça peut paraître bizarre au premier abord, un adulte qui porte une couche ne fait finalement de mal à personne et, après tout, cela ne regarde que lui.

Des accusations infondées pourtant récurrentes

Les accusations qui reviennent à l’encontre des adeptes des couches sont presque toujours les mêmes. On retrouve pèle-mêle une phobie pédophile par rapport à l’utilisation d’objets (couches) et de comportements d’ordinaire réservés aux enfants (jeux de régression), un rejet par rapport à l’utilisation d’un objet considéré comme dégradant (incontinence, vieillesse), des moqueries se basant sur des reportages télévisés ou des articles de presse (image déformée et restreinte des différentes approches des adeptes des couches), et enfin une méconnaissance en général du fétichisme et des pratiques sexuelles dites alternatives.

On retrouve donc de nombreuses idées reçues à propos des adeptes des couches qui ne sont absolument pas justifiées, mais qui ont pourtant la vie dure. Voici les plus fréquentes :

« Ce sont des pédophiles » : FAUX : Les adeptes des couches aiment porter des couches, au même titre que les adeptes du cuir, du latex ou des porte-jarretelles. C’est une attirance pour l’objet lui-même (fétichisme) qu’il ne faut pas du tout confondre avec une attirance pour les enfants (pédophilie). L’utilisation d’objets d’ordinaire destinés aux enfants (biberons, tétines, jouets) se fait là aussi dans le cadre de jeux de régression entre adultes consentants qui n’impliquent aucun mineur.

« Ce sont des cas sociaux qui refusent le monde réel » : FAUX : Les adeptes des couches ont généralement de bonnes situations professionnelles, vivent en couple et ont une vie de famille tout à fait normale. Ils sont donc bien intégrés dans la société et ne laissent généralement rien deviner de leur attirance, qui relève de toute façon uniquement de la sphère privée.

« Ils aiment macérer dans leurs excréments » : FAUX : Il faut distinguer les adeptes des couches qui préfèrent en porter sans jamais les utiliser, ceux qui ne font qu’uriner dedans et n’apprécient pas les désagréments des selles (mauvaises odeurs, nettoyage), et ceux qui utilisent leurs couches complètement mais se changent généralement assez vite pour éviter tout problème cutané. Ceux qui vont au-delà de ces utilisations ordinaires rejoignent en réalité d’autres fétichismes comme l’urophilie ou la scatophilie.

« Ce sont des obsédés sexuels » : FAUX : A la différence d’autres fétichismes directement liés à la sexualité, les adeptes des couches ont souvent commencé à porter des couches très jeunes afin d’en retirer avant tout une sensation de bien-être et de réconfort. A cela peut éventuellement s’ajouter, mais pas toujours, une excitation sexuelle. Les adeptes des couches qui pratiquent des jeux de régression refusent de plus généralement tout rapprochement avec la sexualité.

« Ce sont des hommes qui aiment se déguiser en petite fille » : FAUX : Il ne s’agit que d’un sous-groupe restreint, dénommés les Sissy, parmi les adeptes des couches qui forment une population bien plus large et diversifiée. Les adeptes des couches qui pratiquent la régression ne sont pas majoritaires, les Sissy le sont encore moins.

« Ce sont des malades mentaux qui doivent se faire soigner » : FAUX : Les origine de l’attirance des adeptes des couches peuvent être extrêmement variées. Ceux qui ont déjà consulté des psychologues à ce sujet pour essayer d’y voir plus clair, rapportent qu’on leur a expliqué que ce n’est pas une maladie et qu’il valait mieux apprendre à accepter cette attirance pour mieux s’épanouir. Il est de toute façon presque impossible de renoncer à un fétichisme une fois qu’il est déclaré, et le repousser peut conduire à des névroses bien plus graves que le fétichisme lui-même (isolement, dépression, suicide).

« Ils font des choses illégales à signaler aux autorités » : FAUX : Le fait de porter des couches par plaisir n’a rien d’illégal. Cela n’est pas nuisible pour autrui, contrairement à d’autres pratiques sexuelles. Les autorités connaissent, respectent les activités des adeptes des couches et ne cherchent pas à les empêcher, en tout cas dans les pays développés où la liberté sexuelle des adultes est acquise.