Une population diversifiée

Le nom générique des « adeptes des couches » regroupe en réalité plusieurs groupes d’individus bien distincts, impliquant différents fétichismes et différentes pratiques, mais ayant pour point commun l’usage des couches. Chacun de ces groupes a une approche différente des couches en fonction de ses préférences et de ses attentes. Chaque adepte des couches se définit donc comme appartenant à tel ou tel groupe, et cela peut évoluer au fil des années.

Les adeptes des couches recouvrent toutes les tranches d’âges. La plupart des fétichistes des couches ont leurs premiers comportements significatifs dans la petite enfance (à partir de 3 ans) et ils développent ensuite leur attirance pendant la puberté jusqu’à l’âge adulte, parfois avec des zones d’inactivité de plusieurs années durant lesquelles ils ne s’intéressent plus du tout aux couches.

Il existe aussi de nombreux adeptes des couches potentiels qui n’ont pas encore réalisé ou développé leur attirance pour différentes raisons (inhibition, honte) ou bien se sont rapprochés d’une autre pratique liée telle que la régression, sans aller jusqu’aux couches. On peut par exemple citer les personnes, souvent des femmes, qui ont un intérêt marqué pour tout ce qui touche à l’enfance et collectionnent les peluches, tétines, biberons. On parle alors du syndrome de Peter Pan ou d’adulescence. Beaucoup d’entre elles adoptent ensuite facilement les couches lorsqu’elles apprennent qu’elles sont souvent associées à leur passion.

Les communautés sur Internet regroupant les adeptes des couches s’efforcent généralement de créer une séparation claire entre les adeptes mineurs et majeurs. Il existe des sites web dédiés exclusivement aux uns et aux autres. Cette volonté de distinction basée sur l’âge fait toutefois parfois l’objet de discussions au sein de la communauté des adeptes des couches, car les sites dédiés aux adeptes majeurs offrent généralement plus d’informations utiles pour mieux comprendre ce phénomène que les sites pour mineurs, qui ont donc plus de mal à expliquer leur attirance pour les couches. Cela varie toutefois en fonction des pays et des habitudes culturelles. Certains sites web en Allemagne sont volontairement dépourvu de contenu pour adultes afin de pouvoir être accessibles à tous.

On estime que la population des adeptes des couches est composée de 80% d’hommes et de 20% de femmes. Cette répartition tend toutefois à s’équilibrer au fil des années. Les femmes sont cependant souvent relativement discrètes dans la communauté, car elles sont trop sollicitées par des hommes célibataires souhaitant trouver une compagne qui partagerait leur attirance pour les couches.

Les adeptes des couches regroupent globalement tous ceux qui apprécient le fait de porter des couches, ce terme est donc en soi assez vague. Un « adepte des couches » se définit forcément par au moins un ou plusieurs fétichismes et pratiques, ou bien fait partie des sympathisants.

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Les différents fétichismes associés

Les fétichistes des couches (panaphilie, DL ou DiaperLovers) regroupent ceux qui ressentent une attirance pour la couche elle-même en tant qu’objet : besoin d’en porter, d’en toucher, plaisir d’en regarder. La satisfaction de cette attirance engendre une sensation de bien-être ou une excitation sexuelle en fonction des gens. Etre fétichiste des couches n’implique pas forcément d’aimer les mouiller ou les salir. Les fétichistes des couches sont également souvent des collectionneurs et en possèdent de nombreux modèles parfois en grande quantité.

Les fétichistes du plastique regroupent ceux qui ressentent une attirance pour la matière plastique, c’est à dire le PVC. Ils apprécient le contact du plastique et aiment généralement porter des sous-vêtements ou vêtements dans cette matière. Les adeptes des couches qui partagent ce fétichisme les utilisent conjointement avec des vêtements en plastique. C’est probablement le fétichisme le plus proche et le plus répandu parmi les adeptes des couches qui sont très nombreux à posséder au moins une culotte en plastique pour son côté pratique (protection supplémentaire).

Les fétichistes du latex regroupent ceux qui ressentent une attirance pour le caoutchouc ou le latex. Ils apprécient le contact du caoutchouc et aiment généralement porter des sous-vêtements ou vêtements dans cette matière. Les adeptes des couches qui partagent ce fétichisme les utilisent conjointement avec des vêtements en latex. Ce fétichisme est également assez répandu parmi les adeptes des couches qui l’apprécient notamment sous la forme d’alèse ou de bambinette.

Les fétichistes des serviettes, qui sont le plus souvent fétichistes des menstruations (ménophilie), regroupent ceux qui ressentent une attirance pour les protections hygiéniques féminines. Certains adeptes des couches partagent ce fétichisme pour une certaine similitude entre les serviettes et les couches.

Les fétichistes des furries (transformation) regroupent ceux qui ressentent une attirance pour la transformation en animal, le plus souvent en costumes de peluche. Les adeptes des couches qui partagent ce fétichisme le font le plus souvent dans un cadre de régression (élevage d’un petit animal dont il faut s’occuper).

Les fétichistes de l’urine (urophilie, ondinisme) regroupent ceux qui ressentent une attirance pour ce liquide. Ils apprécient les jeux avec l’urine allant du simple fait d’uriner jusqu’à la consommation. On peut rapprocher de ce fétichisme les adeptes des couches qui aiment porter longtemps une couche mouillée abondamment. Les vrais urophiles apprécient par ailleurs les couches pour leur coté pratique, elles leur permettent d’uriner à volonté, discrètement (notamment en public) et de rester en contact avec l’urine. Dans ce groupe, on peut également citer les fétichistes des sondes urinaires médicales qui les utilisent pour provoquer une incontinence urinaire, ainsi que les fétichistes de l’omorashi qui apprécient le besoin urgent d’uriner (urgence de la vessie pleine).

Les fétichistes des selles (scatophilie) regroupent ceux qui ressentent une attirance pour les excrêments et qui apprécient les jeux avec ces matières. Les attirances des scatophiles sont le plus souvent très mal perçues et rencontrent une grosse incompréhension même au sein des communautés fétichistes. On peut rapprocher de ce fétichisme les adeptes des couches qui aiment porter longtemps une couche sale. Les vrais scatophiles apprécient par ailleurs les couches pour leur côté pratique, elles leur permettent de déféquer à volonté, discrètement (notamment en public) et de rester en contact avec les matières fécales.

Les fétichistes des lavements (clysterophilie, klysmaphilie) regroupent ceux qui apprécient les lavements. Un lavement consiste à injecter du liquide dans les intestins et à l’expulser de façon irrépressible. Les adeptes des couches qui partagent ce fétichisme apprécient le plus souvent le fait d’être véritablement forcés à utiliser la couche qu’ils portent après un lavement (incontinence fécale provoquée).

Les fétichistes du Wet&Messy (WAM) regroupent ceux qui aiment le contact avec de la nourriture ou d’autres substances, sur eux-mêmes ou sur des partenaires. Les adeptes des couches qui partagent ce fétichisme les utilisent principalement pour contenir les substances à un endroit érogène, ou bien pour retrouver la sensation d’une couche sale (épaisseur, visquosité) sans les inconvénients des selles (essentiellement les mauvaises odeurs).

Les fétichistes du handicap (abasiophilie) regroupent ceux qui ressentent une attirance pour les personnes handicapées (invalidité, dépendance) ou le matériel médical associé (fauteuils roulants, plâtres). Les adeptes des couches qui partagent ce fétichisme apprécient généralement le fait d’être physiquement contraints à utiliser la couche qu’ils portent.

Les différentes pratiques associées

Les pratiquants de la régression (AgePlay, Bébés Adultes, AB ou AdultBabies) regroupent ceux qui apprécient le fait de retomber en enfance. L’âge mental choisi est établi à l’avance et dépend de chacun. Cela s’échelonne du nouveau-né au pré-adolescent, chaque tranche d’âge ayant ses besoins et attentes spécifiques. L’âge le plus fréquent est celui d’un enfant en bas âge (3-4 ans). C’est une pratique très répandue parmi les adeptes des couches où elles constituent un élément important de la panoplie du bébé et de son état, conjointement avec l’utilisation de vrais objets à destination des enfants (biberons, tétines, petits pots, jouets…) ou qui ont été adaptés à taille adulte (couches, bodys, barboteuses, etc.). Les adeptes des couches qui partagent cette pratique apprécient le fait de pouvoir jouer totalement à l’enfant (impossibilité de se retenir, dépendance, séances de change) et de se faire prendre en charge par une nounou, la plupart du temps rémunérée. La plupart du temps les pratiquants de la régression n’éprouvent aucune excitation sexuelle lors de la régression et refusent même cette éventualité. Si les fétichistes sont majoritairement de sexe masculin, il faut toutefois noter un grand nombre de femmes parmi les adeptes de la régression.

Les pratiquants du maternage regroupent ceux qui apprécient le fait de s’occuper des pratiquants de la régression. Ces mamans et papas (le plus souvent nommés nounou, daddy ou mummy) s’occupent de ces adultes comme s’ils étaient vraiment des enfants, leur donnent à manger (parfois la tétée), leur racontent des histoires, s’occupent de leur toilette et les aident à s’endormir. Les séances de change des couches sont des étapes importantes dans un scénario de régression. Il existe des services de nounous professionnels qui possèdent tout le matériel nécessaire pour renforcer l’expérience de régression (chaise haute à taille adulte, lit à barreaux géant, table à langer adaptée, jouets).

Les pratiquants du nursing médical regroupent ceux qui apprécient le fait de prodiguer des soins médicaux dans le cadre de scénarios de domination/soumission, ce sont généralement des maîtresses SM dénommées nurses pour l’occasion. Les scénarios qu’elles proposent sont très variés et vont du maternage soft au BDSM avancé, impliquant le plus souvent des jeux médicaux humiliants ou sexuels (fantasme de l’infirmière). Les nurses ont recours à du vrai matériel médical (uniforme d’infirmière, sangles de fixation, lits médicaux, tables d’examen, etc.) et à de véritables actes médicaux (lavements, sondages, injections, etc.). Les couches sont utilisées essentiellement pour soumettre et humilier les patients, le plus souvent conjointement avec des lavements ou des laxatifs. Bien que les nurses soient majoritairement rémunérées pour leurs activités, elles n’ont normalement aucun type de relation sexuelle, ce qui les différencie clairement des prostituées.

Les pratiquants du BDSM (bondage, discipline, soumission, domination, sadomasochisme) regroupent ceux qui apprécient les différents jeux de domination et soumission, trop nombreux pour tous les détailler ici. Les couches sont généralement utilisées pour soumettre et humilier les dominés, notamment pendant les séances de bondage (impossibilité d’aller aux toilettes) ou d’exhibitionnisme en public. On peut citer aussi le lien avec l’omorashi (obligation d’uriner), abordé avec les fétichistes de l’urine.

Les pratiquants de l’exhibitionnisme regroupent ceux qui aiment se montrer en public ou le risque de se faire surprendre. On peut rapprocher de cette pratique les adeptes des couches qui aiment ressentir le stress de devoir sortir dehors en portant une couche et éventuellement de se faire surprendre par un inconnu. Certains pratiquent par exemple le bronzage en couche sur la plage. On peut citer dans ce groupe ceux qui aiment se changer dans un lieu public (toilettes publiques, parc).

Les pratiquants du voyeurisme regroupent ceux qui aiment regarder d’autres personnes, le plus souvent en train d’exposer involontairement une partie de leur intimité. Il existe de nombreux adeptes des couches qui aiment regarder des femmes ou des hommes langés, mais qui n’envisagent même pas d’en porter eux-mêmes. On peut citer dans ce groupe les adeptes des couches qui aiment déceler des couches sous les vêtements des passants dans la rue. On peut éventuellement rapprocher cela du upskirt, qui consiste à photographier les dessous de femmes à leur insu, ou à les regarder (panchira).

Les pratiquants du travestissement regroupent ceux qui aiment porter des vêtements féminins et se faire passer pour une femme. On peut rapprocher de cette pratique les adeptes des couches dénommés « Sissy », à cheval entre régression, BDSM et travestissement, qui sont des hommes aimant se travestir en jeunes femmes (le plus souvent en soubrettes) devant obéir à une maîtresse autoritaire. Les couches sont utilisées pour renforcer la dépendance, l’humiliation et la castration, en ayant parfois recours en plus à une cage de chasteté masculine.

Les sympathisants externes

Les incontinents regroupent certaines personnes qui ont ou ont été obligés de porter des couches pour des raisons médicales (accidents, hospitalisations, maladies, malformations) et qui ont appris avec le temps à apprécier cet état de fait, parfois avec les encouragements de leur thérapeute, afin de mieux vivre avec et de se sentir mieux. Ils continuent à en porter même une fois guéris.

Les conjoint(e)s regroupent les hommes et femmes qui sont progressivement devenus adeptes des couches suite à leur relation avec un autre adepte. Les couches renforcent alors la complicité dans le couple, que ce soit dans le cadre de jeux amoureux allant du maternage aux relations sexuelles, ou bien pendant des promenades ou sorties en couches. Il arrive souvent que des hommes ou femmes ayant appris à apprécier les couches avec un autre adepte continuent d’en porter même lorsqu’ils sont séparés.